Deuxième fait marquant, qui avait beaucoup agité les débats en nouvelle lecture du projet de loi de finances : les mesures adoptées en faveur du pouvoir d'achat des ménages. La crise des gilets jaunes a suscité un effort de plus de 10 milliards d'euros en 2019. La revalorisation de 90 euros de la prime d'activité et son extension à 53 % de ménages supplémentaires ont coûté 4 milliards. Les heures supplémentaires ont été exonérées d'impôt sur le revenu en-deçà d'un certain plafond, pour un coût de 1 milliard. Ces mesures efficaces ont permis de soutenir le pouvoir d'achat des ménages, qui a augmenté de 2,1 % en 2019 contre 1,2 % en 2018 – c'est la plus forte hausse depuis 2007.
Les bons résultats de 2019 ont permis à la France de se trouver en meilleure situation pour affronter la crise actuelle, comme l'ont démontré les débats précédents. Le déficit public avait atteint son point le plus bas depuis vingt ans ; la consommation et l'investissement des ménages et des entreprises étaient au plus haut. Il faut donc se féliciter de l'exécution 2019, sincère sur le plan budgétaire, efficace sur celui des réformes et source de bons résultats économiques. C'est bien cette maîtrise de la dépense publique et la croissance retrouvée de l'économie française qui permettent de soutenir massivement les ménages et les entreprises dans la période de crise que nous connaissons sans pour autant dégrader la qualité de la signature de la France sur les marchés bancaires. Le débat d'hier, « Comment la sincérité et le rétablissement des finances publiques depuis 2017 favorisent le soutien à l'économie dans la crise du covid-19 ? », l'a largement démontré. La presse internationale elle-même a salué la réactivité de la France. Le New York Times, rarement laudatif, a consacré sa une à l'exemplarité française en s'étonnant qu'il n'y ait qu'en France que certains ne s'en aperçoivent pas.
Toutefois, le soutien public à une économie sous respiration artificielle ne saurait être illimité. L'urgence est à la relance et, tout en accompagnant la reprise, nous devrons poursuivre nos efforts structurels de redressement des finances publiques en menant à bien les réformes de la fin du quinquennat. Je l'ai dit hier et le répète aujourd'hui : il y va de notre capacité à relancer l'économie dans le cadre d'un pacte fiscal consenti et à faire face aux crises, qu'elles s'appellent ou non covid.
Enfin, il est primordial de veiller à ce que la réponse européenne ne se déploie pas à des vitesses différentes.