Quand Jean Jaurès s'exprimait devant les lycéens en parlant du surcroît d'efforts et des trésors inviolables que représente le travail, c'était le contraire du nivellement. Quand Léon Blum parlait à la jeunesse de l'émulation scolaire et du développement des puissances individuelles, c'était le contraire de l'égalitarisme.
Au milieu de tous les rêves, de tous les espoirs, de toutes les promesses que lui offre le monde, au milieu de tous les obstacles qui se dressent devant elle, et qui l'empêchent de prendre son élan, nous savons, dans cet hémicycle, que la jeunesse hésite sans cesse entre la joie et la peur de vivre. Notre rôle, celui des députés membres du groupe Les Républicains, celui de nous tous, consiste à permettre que la vie, devenue bien souvent une menace pour notre jeunesse, soit à nouveau une promesse.
Dans la vie, il y a les spectateurs et les acteurs, ceux qui regardent et ceux qui agissent. La France a besoin des désirs et des rêves de sa jeunesse. Mais à quoi servent des rêves inaccomplis ? Vouloir bâtir une France nouvelle sans avoir la possibilité de travailler, vouloir la bâtir sur des utopies comme l'égalitarisme, une vie consacrée aux seuls loisirs, l'impossibilité de travailler, le refus des efforts, c'est déjà se condamner à l'échec. La France a besoin de sa jeunesse et, en vérité, ce n'est pas rendre service à cette dernière que de déprécier l'effort. Ce n'est pas rendre service à notre jeunesse que de dévaloriser le travail et le mérite. La France sera réveillée par ceux qui se lèvent tôt, par ceux qui se retroussent les manches pour accomplir leurs rêves.