C'est par le travail que l'on peut vivre dignement ; c'est par le travail qu'on peut fonder une famille ; c'est par le travail qu'on peut payer son loyer ; c'est par le travail qu'on peut regagner sa dignité.
La jeunesse n'est pas une période de la vie qui doit prolonger indéfiniment l'enfance. La jeunesse, c'est l'autonomie, c'est le rêve d'ascension sociale, c'est l'égalité des chances. C'est cette idée d'alchimie et d'alliance entre les droits et les devoirs. La jeunesse c'est étudier, se former, travailler, entreprendre, comprendre, apprendre. La jeunesse c'est être libre, c'est être responsable, c'est conquérir et c'est s'engager.
Bien sûr, nous devrons faire beaucoup plus et aller beaucoup plus loin. Nous devrons réhabiliter les savoirs fondamentaux et l'apprentissage, qui est une voie d'excellence. Il faudra aussi réhabiliter les métiers manuels, et rappeler à chacun que l'intelligence de la main vaut l'intelligence de l'esprit. Nous devrons mieux récompenser le travail, parce que, je le dis : les salaires sont trop bas. Nous devrons tourner le dos à l'esprit de la rente et à l'esprit d'assistanat qui n'augurent jamais rien de bon. Mais à tous les étudiants, à tous les apprentis, à tous les alternants, à tous les jeunes, à tous les fils et filles des CAP et des BEP des lycées professionnels et des magnifiques métiers manuels, la représentation nationale doit affirmer : « Soyez fiers, ne laissez personne, jamais, vous voler vos rêves d'absolu, d'idéal, de travail, de dignité, d'indépendance et de responsabilité ! Avoir la vie devant soi est un immense privilège, et personne ne doit vous voler ce trésor. » À toute notre jeunesse, à Kevin, à Farida, à Charlotte, à Cédric, à Chloé, nous pourrons dire, et je le dis en cet instant : « Je ne veux pas vous aider à rester jeunes le plus longtemps possible, je veux vous permettre de devenir des adultes pour qu'un jour enfin vous puissiez accomplir vos rêves de jeunesse. »