Monsieur le rapporteur, je vous remercie de mettre en avant, avec votre proposition de loi, la nécessité d'une réponse forte afin d'éviter que le devenir de notre jeunesse ne tienne dans la triste maxime d'André Gide selon laquelle « le présent serait plein de tous les avenirs si le passé n'y projetait déjà une histoire ».
Cette maxime est emplie d'un déterminisme auquel, je le crois, nous sommes tous et toutes viscéralement opposés sur l'ensemble des bancs de cet hémicycle. Ce propos est profondément antinomique avec l'essence même de la jeunesse, avec sa volonté d'émancipation, avec son désir de construction d'un monde et sa volonté de disposer de tous les outils pour le façonner, pour s'y projeter, pour s'y rêver et, en fin de compte pour se réaliser pleinement. Il n'y a pas de fatalité : les jeunes ne doivent pas être la variable d'ajustement de cette crise économique et sociale. Je le répète depuis un mois : nous refusons qu'il y ait une génération sacrifiée.
Dans le droit fil de cette aspiration s'inscrit l'esprit fondateur des réformes que nous avons conduites depuis trois ans. Je pense à la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, grâce à laquelle le nombre d'apprentis a pu enfin décoller dans notre pays. Il a augmenté de 16 % et nous avons atteint le chiffre historique de 500 000 apprentis, ce qui ne s'était jamais produit en France depuis la dernière guerre.