… et il faut qu'elle trouve en face la réponse des entreprises. Certains jeunes ont besoin de temps pour consolider leurs acquis, apprendre à convaincre et rencontrer l'entreprise ; c'est pourquoi nous faisons passer de trois à six mois la durée des prépas apprentissage en CFA. Nous travaillons main dans la main avec les régions, qui détiennent la compétence de l'orientation, pour que tous les jeunes en apprentissage, dans chaque académie, reçoivent une réponse. Les partenaires sociaux se sont engagés à soutenir cet effort car c'est au niveau local que les choses se jouent.
Nous allons continuer à compléter l'équipement informatique des apprentis. Je l'ai dit : neuf apprentis sur dix ont pu suivre une formation à distance grâce à une mobilisation exceptionnelle des CFA et au soutien que nous leur avons apporté ; mais il faut arriver à dix sur dix !
Je le redis : nous avons aidé massivement les entreprises durant la crise sanitaire ; maintenant, ce que le pays leur demande, c'est de continuer à former et à embaucher les apprentis – pour le pays et pour eux-mêmes, car si elles ne le font pas, dans trois ans, elles diront qu'elles ne trouvent pas les compétences dont elles ont besoin. La reprise sera là, mais elle sera bloquée par cette pénurie. Le rôle des entreprises dans la formation de la jeunesse est majeur, et il faut les encourager à le tenir.
Il est évident que dans un contexte où l'on anticipe une réduction des opportunités d'emploi, toutes les options susceptibles d'améliorer la situation doivent être examinées. C'est un sujet qui nous tient tous à coeur et nous devons nous montrer ambitieux et innovants. Les débats que nous allons mener y contribuent. C'est dans cet esprit que parmi les cinq sujets que le Président de la République m'a demandé d'explorer en profondeur pour construire des solutions avec les partenaires sociaux, il y avait en tout premier lieu l'emploi des jeunes. Nous avons commencé les concertations ; dans les jours qui viennent, je rencontrerai, en réunion bilatérale, tous les partenaires sociaux. Mardi dernier, nous avons déjà mené une première réunion de diagnostic. Le but est d'élaborer des mesures qui puissent être prises au plus tard à la mi-juillet. Ce plan d'action doit permettre, dès la rentrée prochaine, d'éviter de sacrifier une classe d'âge qui, vous l'avez dit, monsieur le rapporteur, veut résolument intégrer le marché du travail pour y apporter sa jeunesse, ses idées, sa créativité, ses ambitions et ses espoirs.
Un pays qui n'investit pas dans sa jeunesse sacrifie son avenir. Agir vigoureusement dans ce domaine, c'est donc servir l'intérêt de tous. L'intention du dispositif proposé est louable, mais son effet sur l'emploi reste très perfectible ; votre proposition doit donc être discutée avec les partenaires sociaux et les acteurs engagés en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes, et être améliorée pour devenir plus efficace. En l'état, vous l'aurez compris, le Gouvernement ne peut pas être favorable à l'adoption de ce texte.