La crise sanitaire que nous traversons est inédite par son ampleur et par ses conséquences économiques et sociales. Dès le début du confinement, le Gouvernement a pris les mesures qui s'imposaient pour soutenir les entreprises connaissant des difficultés de trésorerie et protéger les salariés – la prise en charge de l'activité partielle par l'État a ainsi permis d'en maintenir plusieurs millions dans l'emploi. Mais nous n'en avons pas fini avec la crise et il faut maintenant un plan de relance de notre économie.
Quand survient une crise, on sait bien que les premiers atteints sont les jeunes, quel que soit leur niveau de qualification, même si les peu ou pas qualifiés le sont particulièrement. Le Gouvernement, comme nous tous sur ces bancs, a la volonté de lutter contre le chômage qui augmente à nouveau après avoir atteint, en début d'année, son plus faible niveau depuis la crise financière de 2008. Comme vous, monsieur le rapporteur, notre inquiétude est grande. Nous devons nous mobiliser encore et toujours, collectivement, pour ne laisser personne au bord du chemin. Il nous faudra cibler les aides vers les plus fragiles, les moins qualifiés et les moins agiles, parce qu'ils seront – ils le sont déjà – les premières victimes de cette crise. La situation est également difficile, voire très difficile, pour les entreprises dont l'activité a baissé, voire cessé complètement depuis le confinement. Pour elles, l'enjeu est davantage la survie que le renouvellement des compétences. Elles essaieront donc d'abord de sauver les emplois existants avant de recruter.
Votre proposition de loi reprend un dispositif destiné à favoriser l'embauche mis en place en 2009, une exonération de charges que vous voulez étendre à toutes les entreprises et à tous les jeunes diplômés de moins de 25 ans. Elle risque toutefois de voir son efficacité réduite dans la mesure où les politiques de baisse du coût du travail mises en place depuis 2014 ont déjà permis de réduire considérablement les charges sur les rémunérations inférieures à 2,5 SMIC et en particulier sur celles inférieures à 1,6 SMIC. Surtout, au-delà de l'effet d'aubaine qu'elle entraînerait et qui a déjà été souligné par plusieurs des orateurs précédents, la proposition cible les jeunes diplômés, excluant de fait tous les jeunes peu ou pas qualifiés, …