S'ils ont été moins touchés que d'autres par le covid-19, ce sont les jeunes qui se situent désormais sur la ligne de front de la crise économique, dont les effets se feront sentir pendant de nombreuses années. La pandémie leur inflige un triple choc : elle remet en cause leurs perspectives d'emploi, elle perturbe leurs études – pour ceux qui en suivent encore – et elle constitue une entrave pour ceux qui veulent accéder au marché du travail.
Avec un taux de chômage de 20 %, les jeunes étaient déjà, avant la crise, particulièrement touchés par ce phénomène de masse. L'élu du Nord que je suis – plus précisément dans la ville de Denain, largement touchée par le chômage, et pas seulement celui des jeunes – ne peut qu'en témoigner. En avril, le chômage des jeunes a augmenté de près de 30 %, touchant 150 000 d'entre eux. Dans les prochains mois, 700 000 diplômés auraient dû entrer sur le marché du travail. Dans son baromètre de l'insertion des jeunes diplômés, l'Association pour l'emploi des cadres révèle une chute vertigineuse – 69 % – des offres d'emploi destinées aux moins de 30 ans entre avril 2019 et avril 2020. Pour que les jeunes générations ne soient pas sacrifiées et ne deviennent pas des variables d'ajustement, l'emploi des jeunes doit redevenir une des priorités nationales, et même la priorité des priorités. Je songe, comme mon collègue, à tous ces jeunes – à Michaël, à Loïc, à Manon – …