Par souci de cohérence, je proposerai bien sûr un retrait. J'en profite pour répondre à M. Le Fur. Je ne fais pas de prévisions. Je ne crois pas à la boule de cristal des hommes et des femmes politiques, dont le travail consiste à faire de la politique, et non des prévisions statistiques. Je me fie aux gens sérieux dont c'est le métier.
Nous en savons un peu plus sur le sujet depuis quelques jours. L'INSEE a, comme le Gouvernement, revu les perspectives de croissance : la récession devrait être de 10 ou 11 %. Sur cette base, la DARES, qui dépend du ministère du travail, a pu procéder à des simulations et a conclu que le taux de chômage global serait probablement de 11,5 %, à moins qu'une action vigoureuse ne permette de modifier cette trajectoire. Les résultats obtenus par la Banque de France sont les mêmes, ceux de l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, sont légèrement supérieurs mais se situent dans le même ordre de grandeur.
Nous ne disposons pas pour l'instant de prévisions concernant le taux de chômage des jeunes, dont le calcul se fait de façon différente – je n'entrerai pas dans les détails techniques. En revanche, nous disposons d'une prévision quantitative qui témoigne de l'ampleur du problème et de la nécessité d'en débattre. La DARES estime que 165 000 à 300 000 jeunes pourraient se retrouver au chômage d'ici à la fin de l'année. Ils viendraient s'ajouter aux 500 000 jeunes actuellement au chômage dans notre pays. Le total atteindrait donc 700 000 à 800 000.
Oui, il faut agir vite – nous sommes d'accord avec M. le rapporteur – , mais il vaut la peine de s'accorder quelques jours supplémentaires pour adopter une vue d'ensemble, mieux cibler les mesures à prendre et gagner l'appui des forces économiques et sociales. Le débat que nous avons aujourd'hui est utile, il fait avancer notre réflexion mais celle-ci n'est pas encore arrivée à son terme.