Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a annoncé ici même, le 21 avril, une reconnaissance systématique de maladie professionnelle pour les personnels soignants malades de la covid-19.
Cette reconnaissance pour les personnels soignants qui manifestent aujourd'hui est certes indispensable, mais elle n'est pas suffisante.
Elle exclut les personnels non soignants de l'hôpital, toutes les autres catégories de travailleurs, ces premiers de tranchée qui sont montés au front pendant la crise sanitaire et qui devront se soumettre aux procédures classiques de reconnaissance de maladie professionnelle, particulièrement complexes, longues et incertaines.
Elle ne concerne donc pas les hôtesses de caisse, les agents des forces de l'ordre et de la sécurité, les pompiers, les enseignants, les agents de la propreté publique ou de maintenance, les postiers, les livreurs.
Elle ne couvre pas les résidents d'EHPAD, ni les bénévoles de la réserve sanitaire venus prêter main-forte à l'hôpital ou assurer l'aide aux plus démunis, ni les personnels et les personnes chargées de la tenue des bureaux de vote lors des élections municipales du 15 mars.
Si beaucoup de combattants en première ligne ou en deuxième ligne, infectés par le virus SARS-CoV-2, ont guéri de formes moins graves de la maladie, d'autres sont décédés ou ont passé des jours, voire des semaines entières, en réanimation sous respirateur artificiel et porteront des séquelles durables.
Ce fonds, qui s'inspire de ceux créés pour les victimes de l'amiante ou des pesticides, n'oubliera aucun des malades atteints des formes graves du coronavirus. Il apportera une réponse digne, juste et rapide.
Monsieur le Premier ministre, nous vous proposons de passer de la parole et des applaudissements aux actes, en prévoyant l'indemnisation des préjudices subis par toutes les victimes graves de cette pandémie. Le ferez-vous ?