Je m'adresserai à vous, monsieur Pietraszewski, car notre collègue Jean-Paul Mattei n'a pas eu de réponse à sa pertinente question relative à l'IAE – insertion par l'activité économique. Vous l'avez éludée.
Mon idée première était d'interroger M. le ministre de l'action et des comptes publics, mais, en définitive, je préfère obtenir une réponse de votre part, eu égard à l'importance de la question que je souhaite aborder, qui est celle des moyens alloués à la politique de l'emploi.
Frappées par l'épidémie de covid-19, les 3 800 entreprises et associations de l'insertion par l'activité économique sont dans l'attente d'un vaste plan de relance qui répondrait à la crise qu'elles traversent. Ce secteur qui, comme vous le savez, accompagne les publics les fragiles, celles et ceux qui se trouvent durablement éloignés de l'emploi, subit, à l'instar de nombre de TPE et PME, une très lourde perte d'activité. Leur besoin de trésorerie est immédiat, et je pèse mes mots, monsieur le secrétaire d'État.
Vous avez dit que des annonces seraient faites au cours de l'été. J'avais pourtant cru comprendre, il y a quelques jours, que des mesures devaient être officialisées incessamment sous peu, ce qui aurait été une bonne chose. Il semblerait donc que des arbitrages relatifs à la portée et au contenu de votre plan doivent être rendus, retardant ainsi son lancement. Ce calendrier et cette méthode ne me paraissent pas tenables.
Il semblerait également, monsieur le secrétaire d'État, que ce plan serait opéré à moyens budgétaires constants, sans apport financier nouveau. Il ne s'agirait donc plus d'un plan de relance. Pire encore, il se pourrait que la part non dépensée du milliard d'euros prévu pour l'IAE dans le budget du ministère du travail soit ponctionnée. Dans cette hypothèse, ce serait une faute.
Depuis plus de trente ans, l'IAE est en effet un formidable levier de retour à l'emploi.