Madame la ministre des outre-mer, alors que toute la France reprend son souffle après trois mois de retenue, Mayotte et la Guyane demeurent dans une situation préoccupante à l'échelle de leur population. Les deux territoires sont encore répertoriés en zone orange. La gestion de la crise a été différente en métropole en raison des passerelles et des coopérations, de la densité du territoire, et du maintien des échanges transfrontaliers.
Depuis Paris, il est certes possible d'acheminer des denrées ou du matériel médical, mais il est impossible de créer la ressource en eau ou de l'importer ; elle fait défaut. Or nous avons besoin d'eau pour respecter scrupuleusement les recommandations sanitaires et les gestes barrières. Et si votre passage remarqué à Mayotte le mois dernier a permis, grâce au pont aérien établi, d'apporter un souffle, l'heure est désormais à l'établissement d'un plan de sortie de crise qui soit porteur de mesures pérennes.
Il est donc de ma responsabilité de réclamer urgemment des mesures pour accroître l'accès à l'eau sur mon territoire, ainsi qu'un plan équilibré et visionnaire sur le long terme. Nous avons des solutions et avons expérimenté l'implantation d'une usine de désalinisation de l'eau de mer en Petite-Terre, mais celle-ci ne peut alimenter que les communes avoisinantes, le reste de l'île étant privé de son bénéfice. Qu'il s'agisse d'une extension ou de la création d'une usine nouvelle, un tel investissement ne pourra voir le jour sans une contribution substantielle de l'État, tant en matière d'ingénierie que sur le plan financier. Je le répète, la persistance du covid-19 révèle que Mayotte est confrontée à une urgence sanitaire renforcée.
Aussi, permettez-moi de vous interroger, madame la ministre, d'une part sur les mesures prévues pour parvenir à une sortie de crise sanitaire, d'autre part sur le soutien que le Gouvernement pourrait apporter en vue du développement d'une structure additionnelle pour combattre la pénurie d'eau.