Monsieur le président Chassaigne, je vous remercie de permettre une nouvelle fois à notre assemblée de traiter de la question, si importante, du niveau de pension des agriculteurs aujourd'hui à la retraite. Merci pour votre persévérance !
Monsieur le secrétaire d'État, ce matin, j'ai de la peine parce que je me retrouve pour la énième fois au milieu de personnalités de cette assemblée, toutes très attachées au milieu rural, pour traiter d'un sujet que nous n'arrivons pas à faire aboutir. Notre rapporteur, le président Chassaigne, évoquait les quarante mois qui se sont écoulés depuis la première discussion de la proposition de loi dans notre assemblée, mais, sans faire référence aux vingt-cinq ans de combat dont parlait M. Damaisin il y a un instant, on peut citer la promesse du candidat Hollande qui, lors de l'élection présidentielle de 2012, consistait à garantir une retraite agricole minimale correspondant à 75 % du SMIC. Cette promesse a été difficile à tenir durant le quinquennat précédent : elle n'est devenue une réalité qu'en 2016. Cependant, en 2018, lorsque nous avons rediscuté du sujet, nous avons constaté que le nombre de petits retraités dont la pension avait été revalorisée pour atteindre ce niveau restait très faible parce que le rythme de mise à niveau était trop lent.
En 2017, en fin de quinquennat, fut inscrite à l'ordre du jour de notre assemblée la proposition de loi visant à augmenter le niveau des pensions jusqu'à 85 % du SMIC. Du côté du groupe Les Républicains nous avons été nombreux à la soutenir sans hésitation, sans équivoque et sans aucun calcul politicien, comme nous le ferons encore aujourd'hui. À l'époque, compte tenu du calendrier législatif, il était cependant clair que le texte ne pouvait aboutir avant la fin du quinquennat – et c'est malheureusement ce qui s'est produit.
En 2018, en première lecture au Sénat, votre majorité a fait le choix de « flinguer » le texte, passez-moi l'expression, en utilisant le vote bloqué, au motif que la réforme des retraites, plus large – dont vous avez la responsabilité, monsieur le secrétaire d'État – , allait embrasser la question. Cela n'a pas été le cas, car votre réforme ne concernait pas ceux qui étaient déjà à la retraite.