C'est une chance, pour moi, de m'exprimer au nom du groupe du Mouvement démocrate et apparentés sur la proposition de loi de notre collègue André Chassaigne. Je parle de chance car je suis sûr que nous allons adopter un bon texte, sur le fond et sur la forme, un texte qui améliorera la situation financière de dizaines de milliers de nos concitoyens.
Sur le fond, porter le minimum de pension de retraite agricole aussi bien futur qu'actuel de 75 % à 85 % du SMIC est une avancée sociale indéniable. Une vie de labeur, souvent mal rémunéré, pour nourrir notre pays mais aussi entretenir nos paysages et faire vivre nos villages, mérite une attention plus grande de la nation. Ce sera chose faite.
Imposer une couverture complémentaire aux salariés agricoles de Guadeloupe et de La Réunion est aussi un progrès à saluer. Quand les partenaires sociaux n'arrivent pas à prendre leurs responsabilités, l'État doit prendre les siennes pour protéger les plus modestes.
C'est néanmoins sur la forme que j'ai envie de m'exprimer davantage, en premier lieu pour remercier André Chassaigne de sa pugnacité. Malgré les complexités techniques, les changements de majorité et les contraintes budgétaires, il a persévéré et il va réussir. Ce résultat n'est pas le fruit du hasard, mais celui d'une conviction profondément chevillée au corps. Je vous adresse un grand merci, monsieur le député.
Cette proposition de loi doit aussi nous interroger toutes et tous sur notre façon de travailler, et surtout sur notre façon de faire de la politique. Nous allons, j'en suis sûr, massivement soutenir ce texte, quelles que soient nos familles politiques, parce qu'il nous paraît juste. Pour une fois, et c'est suffisamment rare pour être souligné, nous n'allons pas voter pour ou contre un texte en regardant de quel bord il vient ; nous allons voter en regardant à qui il s'adresse, à qui il est utile. Ce devrait être à chaque fois notre ligne de conduite mais, malheureusement, ce n'est pratiquement jamais le cas.
Beaucoup d'entre nous se sont engagés avec la conviction qu'il était possible de faire de la politique autrement, en dialoguant, en rapprochant les positions des uns et des autres, en partageant les efforts. Cependant, la réalité est tout autre : certains pensent se mettre en valeur par la surenchère, le populisme ou le dénigrement de l'autre. Résultat : nous détournons et dégoûtons nombre de nos concitoyens de la politique et des enjeux auxquels notre pays doit faire face.
Pourtant, cette proposition de loi est révélatrice de tout ce qu'il faudrait logiquement faire sur les retraites et que nous avons essayé de faire avec le projet de loi présenté en début d'année, …