… car il ne concerne pas seulement la santé et la sécurité sanitaire de nos concitoyens mais aussi l'égalité devant un instrument de protection qui, depuis la crise sanitaire que nous traversons, est passé du rang de curiosité à celui d'accessoire banal et quotidien. Vous n'avez pas manqué de rappeler, mesdames et messieurs les députés, que la production mondiale de masques a été en tension ces dernières semaines comme jamais. Cette situation a engendré tantôt de la concurrence, tantôt des abus inacceptables que je déplore comme vous tous. Mais il faut croire que la bienveillance et la solidarité ne gouvernent malheureusement pas le monde et qu'il se trouvera toujours de vils profiteurs et des Thénardier pour détrousser les morts de Waterloo.
Dire cela nous invite à la lucidité anthropologique ; mais cette dernière ne fait pas un programme et il est effectivement urgent d'agir. Le Gouvernement partage votre ambition de voir renaître une production stratégique à l'échelle nationale ou européenne : c'est un des enjeux cruciaux de la période que nous connaissons, au-delà de la seule question des masques et des protections. C'est également un défi pour notre souveraineté sanitaire. Le Président de la République a rappelé avec force, dimanche dernier, le cap pour la décennie à venir : celui de notre indépendance, pour vivre heureux et vivre mieux.
Pour retrouver notre indépendance, nous devrons relocaliser certaines filières, dont la production de masques fait partie. J'en profite pour saluer, comme certains d'entre vous l'ont fait, les industriels qui se sont mobilisés tout au long de la crise, ainsi que l'action de la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher en la matière. La filière textile française a adapté sa production et ses ateliers à une vitesse qui force l'admiration de tous. Je crois d'ailleurs, monsieur Ramadier, que l'export peut être un débouché pour ces entreprises françaises qui ont montré leur expertise. La France est un des seuls pays à avoir normé à ce point les protections individuelles qu'il produit, lesquelles peuvent donc être utilisées dans de nombreux autres pays.
Par ailleurs, permettez-moi de rappeler à mon tour que le Gouvernement s'est assuré de la gratuité des masques pour certains publics prioritaires.