Au cours de l'examen du texte en commission, nombre des propositions du groupe Socialistes et apparentés ont été reprises par Mme la rapporteure, signe que nous ne nous étions pas trompés. Nous nous en réjouissons. C'est ainsi qu'a été confirmée, à l'article 1er, l'absence de lien hiérarchique entre le directeur et ses collègues, condition sine qua non pour que le premier exerce ses fonctions de façon apaisée. Il était important de le rappeler : le rôle du directeur n'est pas d'évaluer les équipes pédagogiques ; il reste un pair parmi ses pairs.
Une autre disposition va dans le bon sens : la plus grande possibilité donnée au directeur de prendre des décisions relatives à la vie scolaire sans avoir besoin d'en référer à l'inspecteur de l'éducation nationale.
Néanmoins, il y a beaucoup à dire sur la fonction de directeur d'école et sur la proposition de loi dans sa globalité. Tout à la fois enseignant, animateur des équipes pédagogiques, coordinateur des projets des établissements, représentant de l'institution auprès des collectivités locales et garant des réglementations, le directeur cumule les missions et les responsabilités avec comme seul et unique objectif d'assurer les conditions nécessaires à la progression et au bien-être de tous les élèves. Pour tout cela, la République doit infiniment aux directeurs d'école.
Ces derniers, cependant, sonnent l'alerte à propos de leurs conditions de travail : tiraillés entre les injonctions hiérarchiques d'une technocratie déconnectée de la réalité du terrain, une communication ministérielle bavarde, une pression chaque jour plus importante des parents et, depuis peu, des consignes sanitaires hors-sol, abandonnés régulièrement par l'institution qu'ils ont pourtant fièrement choisi d'incarner, ils sont malmenés et fatigués. Ce profond mal-être a été dramatiquement illustré par le suicide, en septembre 2019, de Christine Renon, à qui je souhaite rendre hommage aujourd'hui.
In fine, si le texte identifie les difficultés rencontrées par les directeurs, …