Nous en avons tous été impressionnés lorsque nous avons visité des établissements. Jeudi dernier, à l'école La Roche des Grées de Guipry-Messac, j'ai assisté au cours d'un enseignant que des raisons médicales empêchaient de retrouver son poste : il travaillait depuis son domicile, ayant la moitié de ses élèves à distance, l'autre moitié dans la classe où je me trouvais, assistée sur place par un autre enseignant. Je le répète, il faut féliciter les directeurs de ces innovations, de cette agilité. Monsieur le ministre, vous avez déclaré dans votre propos liminaire que la continuité pédagogique n'aurait pu être assurée sans eux. Ils sont les garants, les chefs d'orchestre de cette organisation.
La crise a accentué le décrochage scolaire ; pour reprendre vos termes du 31 mars, les professeurs ont perdu entre 5 % et 8 % de leurs élèves. Deux facteurs sont venus aggraver la situation : d'une part, les professeurs et les familles se sont parfois heurtés à des problèmes d'ordre technique, dus notamment à la fracture numérique ; d'autre part, l'instruction obligatoire a souffert des obstacles à la coordination opérationnelle des équipes pédagogiques. Par conséquent, le présent amendement vise en premier lieu à charger le directeur d'école de maintenir le lien avec la communauté éducative, parents et élèves compris.
Par ailleurs, il a pour objectif de faire du directeur d'école un véritable chef d'orchestre qui facilite la coordination des équipes pédagogiques. Si ces dernières doivent conserver leur entière liberté pédagogique, il est essentiel qu'elles puissent s'appuyer sur une direction d'établissement qui leur permette de trouver des solutions adéquates, notamment sur le plan technologique, pour exercer leur métier en toute quiétude – y compris lorsque les élèves ne sont pas en mesure de fréquenter normalement l'établissement scolaire.