Si j'ai pu sembler abrupt lors de ma précédente intervention, c'est que je pensais que nous partagions tous le même niveau d'information. Je tenais à l'affirmer : ni les directeurs d'école eux-mêmes, ni leurs collègues enseignants ne demandent une réforme du statut de directeur.
Après avoir été présentée en septembre puis retirée, cette proposition de loi est aujourd'hui reprise, bien que cinq syndicats sur six la désapprouvent. Le mouvement des Stylos rouges, né dans le sillage de celui des « gilets jaunes », y est absolument opposé. Les professionnels concernés estiment qu'ils n'ont pas besoin d'un chef d'établissement, c'est-à-dire d'une autorité supérieure, de surcroît dénuée des moyens d'assumer les tâches qui lui sont confiées. Les enseignants me disent combien ils sont accablés de travail administratif, sans compter les relations avec les parents d'élèves. Ils ont besoin d'être plus nombreux et mieux payés.
Je vous rends grâce de ne pas vouloir fermer les regroupements pédagogiques, monsieur le ministre, mais je ne suis pas certain que tous vos inspecteurs appliquent cette consigne. Ils sont en effet astucieux : ils savent qu'il suffit de supprimer un poste, souvent de maternelle, dans un regroupement pédagogique, pour que les parents, démunis, placent leurs enfants dans une école distante de 25 kilomètres ou dans un établissement privé. Le regroupement s'en trouve saboté, et prend fin deux ou trois ans plus tard.