Nous convenons tous que le problème des directeurs d'école est celui de l'absence de décharge, alors qu'ils croulent sous les tâches administratives qui se sont accumulées de manière exponentielle au fil des années. Je pense aux programmes personnalisés de réussite éducative – PPRE – , aux projets d'accueil individualisé – PAI – , aux équipes de suivi de la scolarisation – ESS – et aux équipes éducatives, aux réunions de parents, aux évaluations nationales, et j'en passe. Nous sommes donc tous d'accord sur un point : il faut augmenter les décharges.
Le présent amendement propose une gradation : une journée de décharge par mois dans les écoles à classe unique, un quart de décharge dans les écoles de deux ou trois classes, une demi-décharge dans les écoles de quatre à six classes, une décharge complète au-delà. Toutes les gradations sont possibles.
Mine de rien, nous l'avons déjà dit, cette proposition de loi exclut toutes les écoles rurales, qui sont majoritaires dans notre pays. Ma circonscription de 173 communes ne compte pas une seule école de huit classes. Tous nos RPI et toutes nos écoles sont oubliés !
S'agissant de l'amendement de Mme la rapporteure, j'entends d'ici tous nos collègues qui diront, en langage familier, que c'est à la tête du client ! Ce qu'on ne dit pas, mais ce qui sera écrit, c'est que l'enveloppe budgétaire entre les mains du DASEN et de l'inspection académique n'est pas élastique. Vous parlez des spécificités des écoles, mais j'imagine déjà ce qui va se passer : on dira que telle école de cinq classes est dans une situation très difficile, et on accordera à son directeur une décharge, ce qui consommera les crédits qui auraient permis au directeur d'une école de huit classes soi-disant plus facile de bénéficier lui aussi d'une décharge.