Pendant notre débat en commission, je n'ai jamais nié, au contraire, la complémentarité entre la politique publique d'aide au développement et les transferts de fonds effectués par les diasporas africaines. La question n'est pas de savoir si la première doit remplacer les seconds ou lequel des deux mécanismes est le plus important. Ils sont différents – l'un est public, l'autre est privé – et ont tous deux des vertus, que vous avez citées.
J'ai, en revanche, les plus grandes réserves quant à l'outil proposé dans les amendements. La création d'un crédit d'impôt sur les transferts financiers des diasporas ne me semble pas souhaitable : je vous le dis clairement.
Manifestement, Jacques Maire vient de le montrer, des efforts sont nécessaires en matière de bi-bancarisation : il faut aller bien plus loin dans ce domaine. Des accords de place pourraient sans doute être trouvés avec les acteurs financiers – notamment Western Union et MoneyGram – pour faire face aux difficultés actuelles affectant les transferts d'argent, par exemple par un moratoire ; mais ce n'est pas aux contribuables de financer ces transferts, quand bien même ce serait de manière temporaire – nous savons bien, dans cette assemblée, qu'une niche fiscale ne l'est jamais…
J'ajoute, bien qu'il s'agisse d'un détail de forme, que les amendements ne précisent pas quel impôt serait concerné par le dispositif – j'imagine qu'il s'agirait de l'impôt sur le revenu.
Avis défavorable.