Je serai brève, même si le sujet est important.
Les transferts privés sont complémentaires de l'action menée par la France en matière d'aide publique au développement. Or cette action est importante : à l'initiative de notre pays, l'ensemble des pays du G20 ont accepté un moratoire d'un an sur la dette des 76 États les plus fragiles, dont 40 se situent sur le continent africain. L'Agence française de développement, l'AFD, a par ailleurs lancé un programme doté de 1,2 milliard d'euros pour soutenir les pays d'Afrique dans la crise du covid-19.
Ces initiatives témoignent de l'importance que la France accorde à sa coopération avec l'Afrique et de sa volonté de conserver ses positions face à la Chine – sur ce point, votre remarque est très juste, madame Sylla, mais nous sommes à la manoeuvre.
Cependant, je pense, comme M. le rapporteur général, que ce n'est pas au contribuable français de compenser les marges élevées appliquées aux transferts d'argent. Nous nous sommes saisis du sujet à l'initiative de Mme Sylla et nous avons entrepris de répertorier les frais applicables aux transferts financiers afin de comprendre ce qu'ils recouvrent, l'un des arguments invoqués pour en justifier le montant étant le coût en temps et en ressources humaines de la lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement du terrorisme – cela peut s'entendre, mais nous allons le vérifier.
De même, une diversification de l'offre concurrentielle sur ce marché nous semble importante. De manière générale, la diversification de l'offre renforce l'efficacité des acteurs et favorise la réduction des commissions.
Quant à la bi-bancarisation, je note ce qui en a été dit ; je n'ai pas de vision précise concernant son développement. À ce sujet également, nous devons balayer devant notre porte et travailler.
En tout état de cause, je suis défavorable à cette série d'amendements.