Qu'il s'agisse de l'automobile ou de l'aéronautique, la philosophie du plan présenté par le Gouvernement se résume en une phrase, prononcée par Emmanuel Macron lors de son allocution du 26 mai : « Il faut que nos concitoyens achètent plus de véhicules, des véhicules propres. »
Cette déclaration repose sur un mensonge, selon lequel le remplacement d'un véhicule existant serait bon du point de vue écologique. En réalité, l'effet environnemental des voitures ne peut s'apprécier qu'au fil des différentes étapes de leur cycle de vie. C'est une évidence pour tout le monde.
Même constat pour le renouvellement de la flotte au profit d'avions plus propres ; il ne s'agit, en réalité, que d'un effet de communication sur des mesures qui étaient déjà prévues avant la crise dans le plan Horizon 2030, annoncé en décembre 2019.
Au-delà des conséquences écologiques, la sauvegarde des emplois au prix de la promotion de secteurs polluants est un mirage, comme l'illustre l'étude de l'OIT, l'Organisation internationale du travail, qui propose deux scénarios. Dans le premier, les gouvernements doublent les investissements dans les transports publics, ce qui crée 4,5 millions d'emplois dans le monde, dont 2 millions en Europe. Dans l'autre scénario, la moitié de la production du secteur est consacrée à des véhicules électriques, ce qui crée deux fois plus d'emplois sous-payés dans le monde, notamment en Asie, mais deux fois moins en Europe.
Plutôt que de gaver d'argent public des secteurs polluants, il faut au contraire l'investir dans les mobilités douces telles que le transport ferroviaire et les transports en commun.