La culture a eu son plan de relance spécifique ; des secteurs d'activité très importants, comme l'automobile ou l'aéronautique, ont eu aussi le leur. Et il n'y aurait pas de plan de relance spécifique pour le sport amateur, alors que des milliers de structures associatives craignent une perte de licenciés à la rentrée et voient la pérennité de leur activité menacée ? Encore aujourd'hui, beaucoup d'équipements sportifs n'ont pas rouvert ; cela représente une coupure de cinq mois. Il y a une crise, il faut y répondre.
Mécénat sportif : niet. Chèque sport pour les familles modestes à la rentrée : niet. Et vous refusez désormais une augmentation pérenne d'environ 110 millions d'euros des ressources de l'Agence nationale du sport pour développer les pratiques et venir en aide aux clubs amateurs sur le terrain ? C'est incroyable !
Il faut un geste financier. Il ne peut pas venir du fonds territorial de solidarité, dont la création a été votée par l'Agence nationale du sport la semaine dernière ; 15 millions d'euros, c'est du redéploiement, c'est trop faible. Il ne saurait venir non plus des fonds spécifiques des fédérations les plus riches : le football, le rugby, le tennis. Il faut des crédits extrabudgétaires.
Je le répète depuis des années : les taxes affectées au financement du sport vont pour deux tiers au budget général de l'État, et pour un tiers seulement au sport – 140 millions d'euros sur 420 millions d'euros. Je ne demande pas que 0 euro aille au budget général de l'État ; seulement que la majorité des crédits soit affectée au financement du sport. Ce serait possible en déplafonnant la taxe Buffet et la taxe sur les paris sportifs, ce qui dégagerait 110 millions d'euros supplémentaires, dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et pour sauver les clubs amateurs des territoires.