Monsieur le rapporteur général, vos propos confirment mon analyse, et le phénomène est même destiné à s'amplifier : plus les dividendes seront intéressants, plus les gens se paieront en dividendes.
Ce n'est pas vous, mais Mme Pannier-Runacher, qui avait proféré, en me répondant dans le cadre d'un autre débat sur le même sujet, la bêtise selon laquelle les gens qui perçoivent des dividendes ne perçoivent pas de salaires. C'est une énormité car une partie des hauts dirigeants perçoivent à la fois des salaires et des dividendes sur une autre partie de leurs revenus.
Dès lors que les dividendes sont plus intéressants, on assiste inévitablement à un transfert des revenus vers les dividendes, si bien qu'en effet, la part des dividendes est appelée à augmenter chaque année. Dans un premier temps, le phénomène rapportera à l'État, mais il se verra parallèlement privé des ressources issues des salaires et des honoraires, qui auront diminué. Vous pouvez faire ce constat dans n'importe quelle entreprise au moment de la distribution des bénéfices : cette distribution privilégie toujours la fiscalité la plus avantageuse. En avantageant les dividendes, vous appauvrissez les recettes de l'État.