Chers collègues, pourriez-vous faire moins de bruit ? Il serait bon que vous vous concentriez davantage !
Rappelez-vous, lorsque nous avions voté l'état d'urgence à la suite des attentats terroristes, des préfets avaient ordonné des perquisitions, y compris chez des militants écologistes qui s'opposaient à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et chez des citoyens opposés à la loi travail.
Les Français ont consenti beaucoup d'efforts et de sacrifices ces dernières semaines. Nous ne pouvons pas continuer de malmener la paix sociale, qui reste fragile, en laissant le Gouvernement s'arroger des pouvoirs qui restreignent les libertés.
Le Sénat lui-même vous dit d'arrêter. Il est temps de reprendre le cours de notre existence et de cesser d'infantiliser nos concitoyens. L'heure est à la responsabilité : celle des Français, en appliquant les gestes barrières ; celle du Parlement, en repoussant des mesures transitoires liberticides et inutiles dans le contexte actuel ; celle du Gouvernement, enfin, qui doit se concentrer sur la relance.
Vous voulez instaurer ce nouveau régime d'urgence qui ne dit pas son nom jusqu'au 30 octobre. Pourquoi cette date ? Pourquoi plus de trois mois après la fin de l'état d'urgence sanitaire ? Bien que nous soyons opposés à votre texte, nous avons proposé la date du 30 septembre, qui paraît raisonnable au vu du calendrier des travaux parlementaires.
Mes chers collègues, ce texte heurte notre conception de ce que doivent être la démocratie et l'État de droit.