Par cet amendement d'appel, nous souhaitons vous convaincre qu'il coûte moins cher d'installer une personne dans un logement plutôt que de la remettre à la rue. Pendant la crise du covid-19, 177 600 personnes ont pu être hébergées et le sont toujours, grâce à la prolongation de la trêve hivernale jusqu'au 10 juillet. Pour de nombreux ménages, cependant, cette date butoir signifie la fin de leur prise en charge, donc la rupture de l'accompagnement et la remise en question de leur insertion. C'est à ce moment charnière qu'il faut faire le calcul.
Prenons l'exemple d'un Français dont l'entreprise a fait faillite, qui divorce et qui se retrouve à la rue, puis développe des problèmes de santé, d'addiction et de psychiatrie et se rend trois ou quatre fois par mois à l'hôpital en engorgeant le SAMU, les pompiers et les services d'urgence. Si, au lieu de dormir dans la rue, cette personne est hébergée dans un logement collectif stable avec un accompagnement social adapté, elle n'ira pas à l'hôpital.
Autrement dit, il faut prendre des mesures pérennes pour les sans-abri et les personnes isolées. Il s'agit d'une action de prévention sociale qui représente des économies pour l'État et pour la collectivité.