Je partage votre préoccupation, madame la députée, tout comme, je crois, le ministre de l'intérieur et le ministre chargé du logement. Vous avez raison sur le fond, indépendamment des arguments d'humanité : cela coûte moins cher. Cela étant, la politique d'hébergement que mène le Gouvernement depuis trois ans s'appuie sur une augmentation constante des crédits. Nous avons achevé les discussions budgétaires concernant la préparation du budget 2021 : vous constaterez que ces augmentations de crédits sont très importantes, tant pour les programmes relevant du ministère chargé du logement que pour ceux relevant du ministère de l'intérieur.
Je rappelle à cet égard que le PLFR 2, que vous avez voté, prévoit déjà 200 millions d'euros de crédits supplémentaires et le déblocage de 170 000 places, alors que nous sommes en été et que le confinement est terminé, et dans des circonstances où – quelles que soient les difficultés des personnes pour se loger – , un nombre moins important de demandes et d'arrivées sur le territoire national est enregistré, du fait de la crise du covid-19.
Il ne me semble donc pas que les quelque 80 millions d'euros que vous proposez d'allouer – qui ne sont pas gagés sur le budget de l'État – constituent aujourd'hui une nécessité appelant une réponse urgente. Vous constaterez que l'augmentation est très importante dans les crédits de l'année 2021. Elle a été arbitrée tant par le ministre de l'action et des comptes publics que par le ministre chargé du logement et le ministre de l'intérieur, et me semble répondre à la philosophie qui guide votre argument. Demande de retrait ou, à défaut, avis défavorable.