Arrêtons-nous sur cette question, absolument majeure, de l'accès des jeunes à l'emploi. C'est un élément essentiel pour la reprise, et peut-être est-ce une des causes du trop lent redémarrage après la crise de 2008-2009.
Il faut donc mettre le paquet, si vous me passez cette expression, sur l'insertion professionnelle des jeunes. Il ne s'agit pas que de moyens financiers, mais aussi d'efforts en termes d'apprentissage, d'incitation à l'embauche de jeunes sortis de formation initiale, d'accompagnement par le biais de la formation continue tout au long des carrières… Ce dernier point concerne notamment les jeunes qui ont deux ou trois ans d'ancienneté, afin d'éviter le réflexe « dernier entré, premier sorti ».
Au cours des semaines à venir, il faudra conduire toute une réflexion avec les partenaires sociaux et les entreprises sur ce sujet. C'est fondamental pour la reprise : nous pouvons vraiment réussir cette reprise en V, dont tout le monde rêve, si nous mettons l'accent sur l'insertion des jeunes sur le marché de l'emploi.
Pour avoir fait partie de la génération concernée il y a dix ans, j'ai le souvenir d'un tarissement quasi complet des offres d'emploi à la sortie des universités et des écoles : il n'y avait pas un contrat à durée indéterminée – CDI – , juste quelques contrats à durée déterminée – CDD – de temps en temps. Ce retard de deux ou trois ans à l'entrée sur le marché de l'emploi crée un effet boule de neige et beaucoup de difficultés pour une génération, ce qui nuit à la capacité à remettre toute la société sur de bons rails.
Il faut absolument investir dans la jeunesse, pas seulement celle qui entre sur le marché du travail mais aussi celle qui étudie, et lui adresser deux messages très clairs : aux étudiants, « surtout n'arrêtez pas votre cursus universitaire à cause de la crise » – ils peuvent compter sur les bourses existantes et sur les aides que nous avons instaurées ; à ceux qui ont achevé leurs études, « nous vous aiderons à trouver un emploi et nous inciterons les entreprises à embaucher », probablement en recourant au levier des cotisations.
Je demande le retrait de l'amendement.