… dont la statue fait la fierté de notre Assemblée, a rétabli les finances d'une monarchie absolue au bord de la faillite. On doit condamner le code noir, publié en 1685, après la mort de Colbert, sans déchirer pour autant ses autres réalisations de son vivant, qui ont fait la gloire de la France en Europe : l'ordonnance civile de 1667, l'ordonnance des eaux et forêts de 1669, le code de commerce de 1673, l'ordonnance de marine de 1681. Regardons notre histoire en face, mais ne la déchirons pas.
Nous retrouverons notre vitalité économique, enfin, parce, depuis le premier jour de la crise, nous avons su protéger nos entreprises et nos emplois, notre capital économique comme notre capital humain. Plutôt que de laisser la tempête économique emporter sur son passage nos emplois et nos entreprises, nous avons pris des mesures d'urgence, que les banquiers centraux qualifieraient de « non conventionnelles » et que je qualifierais pour ma part de « justes », de « nécessaires » et d'« efficaces ». Preuve que les démocraties libérales, en France comme ailleurs, peuvent intervenir aussi rapidement et puissamment que les régimes autoritaires ; preuve aussi que l'État républicain conserve, dans les domaines économique et financier, son expertise et sa pleine capacité d'action. Pour certains, l'État en fait toujours trop en période de croissance – ce sont, en général, les mêmes qui nous diront qu'il n'en fait jamais assez en période de crise.