Nous n'avons fait que notre travail, mais nous l'avons fait vite et bien, parce que nous l'avons fait ensemble, avec vous, les parlementaires, avec les partenaires sociaux, avec les élus locaux, en particulier les présidents de région, avec les filières professionnelles, avec les économistes et avec les autres États européens. Nous continuerons dans cette voie d'une relance coordonnée, mise en oeuvre avec les régions, dont les compétences économiques seront décisives.
Certains, animés par une sorte de Schadenfreude à la française, prétendent que nous aurions fait moins vite et moins bien que l'Allemagne. Ce sont là encore, en général, les mêmes qui refusent de rétablir les finances publiques en été et qui se plaignent que les caisses soient vides en hiver. Entre la cigale et la fourmi, il faut choisir ! Du reste, je conteste ces présentations biaisées des plans de relance allemand et français. La réalité est que les sommes décaissées sont comparables et les choix économiques cohérents, ce qui constitue une bonne nouvelle pour nos deux pays comme pour l'Europe, car la relance économique sera d'autant plus efficace qu'elle sera coordonnée entre les deux plus grandes économies européennes. Depuis plusieurs semaines, avec mes collègues le ministre des finances Olaf Scholz et le ministre de l'économie Peter Altmaier, nous avons multiplié les échanges. Ces échanges avaient une seule ambition : faire bloc pour surmonter la crise ; faire bloc pour lancer de nouveaux projets, comme Gaia-X pour le stockage de données ou l'alliance pour l'hydrogène ; faire bloc pour déployer une relance européenne massive, sur la base de l'accord historique conclu entre la chancelière Angela Merkel et le Président de la République Emmanuel Macron.
La seule différence majeure entre nos deux pays tient au choix de l'Allemagne d'abaisser massivement son taux de TVA, les recettes de ce prélèvement y étant plus élevées de 5 points qu'en France. Ce choix est cohérent avec le déficit de la demande intérieure en Allemagne, mais il serait incohérent en France, où le taux de TVA est l'un des plus faibles d'Europe et où le premier défi économique n'est pas la faiblesse de la demande, mais celle de l'offre.