Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du lundi 29 juin 2020 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Discussion générale

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

S'agissant de la prétendue absence de conditions mises par l'État à son soutien à certaines entreprises, je la conteste formellement. De grands États européens, tenus par des majorités considérées comme de gauche, ont soutenu leurs entreprises publiques, notamment leurs compagnies aériennes sans exiger aucune contrepartie de quelque sorte que ce soit. Nous, nous avons demandé à Air France de réduire son empreinte carbone, de devenir la compagnie la plus respectueuse de l'environnement, et de supprimer ses lignes intérieures lorsque le train met moins de deux heures et demie à couvrir le même trajet. J'aurais aimé que tous les pays d'Europe imitent la France en la matière.

Je veux également dire à quel point les jeunes constitueront notre priorité, et dissiper le moindre doute, la moindre ambiguïté sur ce point. Ce troisième PLFR contient des mesures fortes pour l'emploi des jeunes. Vous avez tous, ou presque, souligné qu'il était essentiel que de telles mesures soient adoptées sans tarder : elles le seront, ce qui permettra leur application à la rentrée. Je pense à celles qui concernent l'apprentissage, le contrat de professionnalisation, et à toute disposition complémentaire qui pourrait s'y ajouter lors de l'examen de ce texte. Notre responsabilité à tous, collectivement, est de montrer aux 700 000 jeunes qui vont arriver en septembre sur le marché du travail que nous leur apportons des solutions concrètes.

Enfin, je maintiens que le calendrier que nous avons retenu, après avoir consulté des économistes et nos partenaires européens, est le bon. Il permet une réponse massive et immédiate pour sauver notre économie, des plans sectoriels d'aide à l'aéronautique, à l'industrie automobile, au commerce, au tourisme, à la restauration, à l'hôtellerie, ainsi que des mesures en faveur de l'emploi des jeunes. Fin août et début septembre, d'autres mesures viseront à relancer notre économie pour les deux années à venir : réduction des impôts qui pèsent encore trop lourdement sur certains secteurs, soutien à la transition écologique – je rejoins M. Roussel sur ce point – par la rénovation énergétique des bâtiments, le recours au transport ferroviaire et à la filière de l'hydrogène. Tout cela trouvera sa place dans les semaines qui viennent.

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