Intervention de Valérie Petit

Séance en hémicycle du lundi 29 juin 2020 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Avant l'article 2 (amendements appelés par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Petit :

Vous devinerez facilement ce qui rapproche les trois Français suivants : le premier est un étudiant, qui a quitté le domicile de ses parents et qui, pour financer ses études, doit trouver des petits boulots ; la deuxième est une coiffeuse qui a quitté le salariat dans un salon pour se lancer à son compte et faire de la coiffure à domicile ; le troisième est le patron du bar en bas de chez moi. Le point commun entre ces trois personnes, pour qui connaît les conséquences de la crise qui a conduit au confinement des Français et à l'arrêt brutal de l'activité du pays, est aisément identifiable : du jour au lendemain, elles se sont retrouvées sans rien – ou avec pas grand-chose.

Voilà une façon de vous dire que notre protection sociale n'est pas la couverture parfaite que nous imaginions : cette couverture est en fait pleine de trous qu'il a fallu rapiécer – c'est sans doute toute la fierté de cette majorité et l'honneur de ce Gouvernement que d'avoir, semaine après semaine, répondu présent et comblé ces manques, par le fonds de solidarité pour les indépendants, les mesures de soutien aux étudiants les plus précaires, ou encore les aides aux familles les plus pauvres. Nous avons ainsi dû, semaine après semaine, boucher les trous d'une protection sociale qui n'est pas universelle.

Combien de temps aurions-nous gagné, combien d'angoisse aurions-nous épargné aux Français si nous avions disposé d'un revenu universel susceptible d'être, en temps réel et face à des chutes brutales de revenus ou d'activité, versé automatiquement aux Français ?

Cet amendement, vous l'aurez compris, est un amendement d'appel à engager le débat sur le revenu universel, dans la version inédite et réaliste que nous proposons : celle du socle citoyen. Soutenu par soixante-dix parlementaires, des chefs d'entreprise et des associations de lutte contre les inégalités et la pauvreté, ce dispositif se distingue des nombreuses autres versions du revenu universel par son mécanisme – un mécanisme fiscal : il s'agit de créer un crédit d'impôt individuel qui assure à chacun le minimum pour vivre décemment.

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