Premièrement, nous avons tous été enthousiastes de constater que notre agriculture avait tenu bon pendant la crise. Heureusement, l'ensemble des filières agricoles ont maintenu leur production, permettant ainsi à toute la population de continuer à se nourrir. Deuxièmement, les habitudes alimentaires ont changé pendant la crise : les ventes de fromages à pâte molle ou non emballés ont diminué. Troisièmement, les circuits de distribution avaient disparu. Ainsi s'explique la surproduction laitière et fromagère qui a été très rapidement constatée.
Prenons l'exemple du comté. Après quinze jours de crise, la filière ne pouvait plus écouler sa production : il était impossible de commercialiser ces fromages. Les producteurs se sont organisés et ont diminué leur production de 25 %, grâce à des techniques comme l'assèchement de la production laitière d'une partie du troupeau – c'est complexe, mais ils y sont parvenus. Néanmoins, des stocks se sont accumulés, qui ne pourront pas être commercialisés : il faut leur trouver une destination. Le don aux associations caritatives en est une, à la condition d'être reconnu fiscalement. C'est la seule demande que nous faisons dans cet amendement. Il n'est pas le plus onéreux de la soirée, et son adoption serait un vrai signal pour la filière AOP-IGP.