Je répondrai à deux arguments. Merci, madame la secrétaire d'État, d'avoir cité d'autres filières. Elles sont si nombreuses à avoir été touchées par la crise ! Mais ne mélangeons pas les choux et les carottes ou, en l'occurrence, les fromages et les canards. Si nous parlons des fromages bénéficiant d'une IGP, c'est parce que ce sont eux qui sont les plus proches de nos territoires.
Vous alléguez que vous avez réunis les représentants des grossistes et de la restauration hors domicile – RHD, mais nous parlons de produits dont la date de péremption est très rapprochée. Ces fromages ne pourront donc être conservés longtemps. Vous savez comme moi que les cantines fermeront vendredi et ne reprendront qu'en septembre, sauf dans les accueils de loisirs.
Enfin, la référence à la RSE ne me convainc pas, car celle-ci n'en est qu'à ses balbutiements.
M. le rapporteur général s'appuie sur une analyse technique que je ne conteste pas, mais rien ne l'empêche de sous-amender notre proposition. En outre, il se trompe quand il prétend que notre fiscalité est très généreuse à l'égard des dons. Nous parlons d'exploitants qui ne pourront bénéficier de défiscalisations si nous ne leur en donnons pas les moyens.
Plutôt que de citer un chiffre macroéconomique – on parle tout de même de 17 millions de pertes – , je vous ramènerai à la ferme. En règle générale, un producteur vend 1 000 litres de lait destiné à faire du fromage IGP ou AOP entre 400 et 500 euros. Dans la période que nous avons traversée, sans débouchés et sans aval alors que la production atteignait un pic, le prix des 1000 litres est tombé au spot, c'est-à-dire au marché comptant, à 150 euros. Je vous laisse faire le calcul : le modèle économique ne tient plus.