L'approche qualitative viendra après.
Ce montant permet la transformation profonde du système éducatif que les Français demandent, et nous donne les moyens de remplir nos objectifs. En effet, les moyens supplémentaires ne sont rien s'ils ne sont pas articulés avec des objectifs clairs et qualitatifs, et c'est ce que nous faisons.
Cela commence par la priorité donnée à l'école primaire et à la maîtrise par tous les élèves des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, respecter autrui. Car rien de solide ni de durable ne peut se faire sans la maîtrise par tous les élèves des savoirs fondamentaux. Voilà pourquoi l'école primaire est la première de mes priorités, ce qui se traduit par un volontarisme pédagogique, par un volontarisme budgétaire et par une aide aux plus fragiles.
Attaquer la difficulté scolaire à la racine est une nécessité si l'on veut lutter contre le poids des déterminismes. C'est évidemment le sens du dédoublement des classes de CP et de CE1 dans l'éducation prioritaire, qui, après 2 500 classes cette année, concernera 6 000 classes à la rentrée scolaire 2018.
Nous nous donnons les moyens de cette ambition pour l'enseignement primaire, avec une augmentation de près de 3 900 postes devant élèves dans le premier degré lors de la prochaine rentrée scolaire, et avec le financement en 2018 du début de montée en charge de l'engagement présidentiel de relever de 3 000 euros par an les rémunérations des personnels en réseau d'éducation prioritaire renforcé. Cette dernière mesure est essentielle à l'attractivité et à la stabilisation des équipes dans ces territoires en difficulté.
Nous voulons aussi accompagner les élèves vers la réussite au collège. Pour cela, nous avons donné tous les infléchissements nécessaires à la réforme du collège. Nous avons aussi déjà pris des mesures nouvelles, dont le programme « Devoirs faits », qui est mis en oeuvre depuis le début de cette semaine et doit être déployé tout au long de l'année prochaine, grâce à une enveloppe globale de 220 millions d'euros en 2018. Au travers de « Devoirs faits », c'est aussi une aide scolaire gratuite qui devient accessible à tous les élèves et collégiens de France.
Nous voulons apporter un soutien aux élèves les plus fragiles – car je songe à la fragilité scolaire ; tel est aussi l'objet des stages de réussite pendant les vacances, dont les moyens seront plus que doublés l'année prochaine, passant de 15 à 35 millions d'euros. Mais c'est également la fragilité sociale qui est visée, avec la revalorisation de 25 % des bourses de collège, attribuées sur critères sociaux : elle est effective depuis la rentrée 2017 et financée à hauteur de 43 millions d'euros supplémentaires en 2018.
Nous voulons encore viser la fragilité liée au handicap, avec 50 000 personnes en contrat aidé en cette rentrée, 11 200 contrats d'accompagnant d'élèves en situation de handicap – AESH – et 4 500 nouveaux AESH.
C'est enfin à la fragilité quant à la maîtrise de la langue française que nous voulons remédier. Les mesures que nous prenons en la matière sont non seulement quantitatives, mais aussi qualitatives. Je pense à ce que nous ferons pour les élèves allophones et à tout ce que nous faisons actuellement pour la langue française.
L'éducation nationale est donc le premier budget de l'État, et nous pouvons en être fiers collectivement.
Nous pouvons aussi être fiers de l'articulation de ces moyens avec des fins, comme je l'ai dit tout à l'heure : notre objectif est d'améliorer sensiblement la qualité de notre système. Cela passera par des évolutions positives à l'école primaire, notamment par l'acquisition de la langue française, mais également par l'ensemble des mesures que nous prendrons concernant les mathématiques, à la suite des rapports que j'ai demandés. Cela passera aussi par une évolution du collège et du lycée – du lycée général et du lycée technologique comme du lycée professionnel.
Pour ces raisons, je vous remercie d'avance de bien vouloir adopter les crédits de cette mission.