Madame la députée, la question que vous soulevez est l'une des plus délicates du système éducatif ; c'est l'un des sujets ressentis le plus durement par les parents d'élèves. Notre système ne répond que moyennement à ce problème ; d'autres systèmes font mieux, d'autres encore font pire, mais il est certain qu'avec les moyens que nous avons, nous devrions répondre beaucoup mieux à cette situation.
Il faut tout d'abord distinguer le remplacement de courte durée et le remplacement de longue durée. En réalité, sur le remplacement de longue durée – au-delà de quinze jours – , notre système réussit assez bien à remplacer, même si dess pistes d'amélioration sont possibles. C'est sur le remplacement de courte durée que nous rencontrons encore de grandes difficultés ; c'est celui-ci qui, mal réalisé, est très mal vécu par les familles.
Je souhaite rappeler quelques chiffres : en 2015-2016, ce sont en moyenne 2,3 jours d'enseignement par an qui ne sont pas assurés. Cela inquiète évidemment quand on voit que, dans le premier degré, 26 700 emplois sont mobilisés en 2017. Nous avons donc l'intention d'aller plus loin, avec 1 300 emplois supplémentaires, et cet effort se poursuivra en 2018 avec 1,9 milliard d'euros consacrés au remplacement. Ces chiffres sont très importants et normalement, avec ces moyens, nous devrions arriver à faire mieux.
Le renforcement du potentiel existant sera donc l'un des éléments de réponse, tout comme une meilleure information. Nous disposerons ainsi d'indicateurs sur le non-remplacement qui devront nous permettre de mieux gérer cela. Mais surtout, la gestion du remplacement devra être améliorée. Cela passe par des mesures en amont, sur la gestion des ressources humaines : si nous assurons plus de bien-être au travail pour nos professeurs et leur procurons plus de bonheur, nous connaîtrons moins d'absentéisme. En créant un remplacement plus proche des écoles et des établissements, nous devrions y arriver.
L'une des premières mesures que j'ai prises en 2017 est la création d'un vivier unique de remplaçants par département dans le premier degré. Cela devrait augmenter notre efficacité ; je compte améliorer la situation en 2017-2018. Les vraies mesures favorisant l'efficacité future se verront à partir de la rentrée 2018 mais, d'ici là, nous sommes extrêmement attentifs à ce qu'il se passe au cas par cas, rectorat par rectorat. J'espère améliorer dès cette année le pourcentage de remplacement de longue durée mais aussi de courte durée.