Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 8 juillet 2020 à 11h00
Questions au gouvernement — Situation de la psychiatrie

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Durant la crise du covid-19, les troubles anxieux, voire dépressifs, ont effectivement augmenté, ce qu'on peut comprendre. Les familles ont été confinées chez elles pendant des semaines, des personnes ont été éloignées de leur emploi, d'autres l'ont même perdu ; un artisan qui ferme son commerce ou un enfant qui ne va pas à l'école, sans comprendre pourquoi il est éloigné de ses amis, subissent eux aussi un stress important. Pendant la crise sanitaire, notamment pendant le confinement, nous avons proposé un soutien psychologique à tous ceux qui en avaient besoin : appels téléphoniques, numéros verts, plateformes, intervention d'associations, de psychiatres et de psychologues… C'était indispensable. Un soutien psychologique a aussi été dispensé aux soignants, eux-mêmes victimes d'un stress justifiant pleinement qu'on les accompagne.

La situation a été très dure pour la psychiatrie, en milieu ouvert comme fermé. J'ai déjà salué, ici, le travail extraordinaire des soignants en milieu psychiatrique. Il leur a été encore plus difficile de gérer les quatorzaines et les mesures d'isolement, et d'en expliquer les raisons à des malades parfois délirants, qui ne les comprenaient pas toujours. Ajoutez à cela l'éloignement des familles et des proches aidants. L'accompagnement au quotidien a beau avoir été particulièrement dur, la psychiatrie a tenu. J'ai rencontré l'ensemble des représentants de la filière à plusieurs reprises ; je les ai salués et remerciés, et j'ai pris acte des organisations qu'ils avaient instaurées : nous devrons nous appuyer sur leurs initiatives dans la durée. Nous y travaillons avec le professeur de psychiatrie Frank Bellivier, délégué interministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.

Un travail de résilience collective commence désormais. Même si le plus gros de l'épidémie est passé, la crise n'est pas derrière nous. Nous devons nous reconstruire individuellement et collectivement, dans notre vie quotidienne, dans nos familles, dans nos cercles amicaux et professionnels. Cela demande évidemment un soutien psychologique, et comptez sur nous pour l'apporter.

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