Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du lundi 13 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Enseignement scolaire

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Merci pour cette question qui me permet d'évoquer la situation de la Seine-Saint-Denis, département que je connais assez bien comme vous le savez.

Cette situation montre que nous sommes obligés d'agir de façon différenciée selon les départements. C'est une nouvelle preuve que l'uniformité n'est pas le chemin vers l'égalité. C'est notre capacité à regarder les difficultés spécifiques de chaque territoire qui nous permet de nous adapter. C'est ainsi que la liberté peut mener vers plus d'égalité.

La Seine-Saint-Denis a besoin de mesures spécifiques. Vous l'avez rappelé à propos du second concours créé par l'académie de Créteil qui s'est révélé être plutôt une réussite. Il n'y a donc pas de raison de ne pas le maintenir l'an prochain.

Il faut bien entendu lutter contre les causes qui ont conduit à mettre en place ce second concours. Nous en avons besoin dans l'immédiat mais j'espère bien qu'à moyen terme, ce ne sera plus le cas.

De même nous devons limiter le recours aux contractuels dans cette académie mais là aussi cela prendra plusieurs années. Dans l'immédiat, il reste indispensable.

Je ne souhaite pas qu'on présente la Seine-Saint-Denis comme étant particulièrement défavorisée par les politiques publiques. Au volontarisme des collectivités locales, à commencer par celui du département, s'ajoute le volontarisme de l'État vis-à-vis de la Seine-Saint-Denis. C'est le département qui bénéficie le plus du dédoublement des classes de CP. C'est le département qui bénéficiera le plus de l'ensemble des mesures que nous allons prendre en faveur de l'éducation prioritaire.

Il faut cultiver une sorte de volontarisme et d'optimisme pour ce territoire. J'en ai parlé avec le président du conseil départemental. Nous sommes prêts à expérimenter des approches spécifiques qui favorisent l'aspect qualitatif. Je signale que le plan d'urgence de 1998 auquel vous faites référence n'a pas eu d'impact particulier sur les résultats scolaires en Seine-Saint-Denis. On doit donc tirer la leçon de ce qui s'est passé alors et préconiser de nouvelles approches qualitatives plutôt qu'un saupoudrage des moyens.

Ces nouvelles approches qualitatives, j'y suis tout à fait prêt. S'agissant par exemple de l'école supérieure du professorat et de l'éducation que vous citez, on pourrait en faire l'avant-garde de l'approche qualitative à l'avenir dans l'académie de Créteil.

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