Le ministère de l'éducation nationale a démarré en 2007, pour cinq ans et avec un budget de 80 millions d'euros, le projet SIRHEN – Système d'information de gestion des ressources humaines et des moyens – , rebaptisé SIRH, destiné à moderniser la gestion des ressources humaines du ministère. Dix ans, déjà !
Pourtant, dans un rapport de mars 2017, la Cour des comptes a fait part de son inquiétude quant à un projet dont le coût final a déjà quintuplé. Il serait estimé à près de 400 millions d'euros à ce jour, ce qui pose de nombreuses difficultés. Force est d'ailleurs de constater que le calendrier global du projet a même été étiré jusqu'en 2023. Un rapport du Gouvernement est donc nécessaire, afin de comprendre quels ont été les dysfonctionnements qui ont mené à cette situation.
Ce chantier, qui a été lancé pour réaliser des économies, pourrait se transformer en gouffre financier. À un moment où l'état des finances publiques de notre pays doit pousser chacun à faire des économies, les dérives de ce genre doivent être corrigées, avant que les dégâts ne soient encore plus importants.
Ce projet lancé il y a dix ans visait en effet à sécuriser et à moderniser, par l'ajout de nouvelles fonctions, un SIRH qui montrait déjà ses limites. Faute d'avoir été modernisé sous le précédent quinquennat, ce système semble désormais appartenir au passé. Il risque donc fort de ne plus être opérationnel à très courte échéance, ce qui aurait des conséquences dramatiques pour les services de l'État, et surtout pour les nombreux collaborateurs de ce très grand ministère, dont les missions sont au service de nos enfants, donc de notre avenir.
Après les échecs des programmes Louvois et de l'opérateur national de paye – ONP – , faisons en sorte de ne pas renouveler les erreurs passées. Je vous invite donc à voter cet amendement, qui demande un rapport d'évaluation des causes du dysfonctionnement du projet SIRH du ministère de l'éducation nationale.