Intervention de Sophie Cluzel

Séance en hémicycle du lundi 13 novembre 2017 à 22h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Solidarité insertion et égalité des chances

Sophie Cluzel, secrétaire d'état chargée des personnes handicapées :

Monsieur le député, je vous remercie pour votre question, qui tombe particulièrement bien puisque s'est ouverte aujourd'hui la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées, qui mettra en lumière les très bonnes pratiques dans ce domaine. Vous avez raison d'appeler notre attention sur cette question, car près de 500 000 travailleurs handicapés sont au chômage. Ils sont deux fois moins qualifiés que la population au chômage parmi les valides. Le taux de chômage des personnes handicapées s'élève à près de 20 %. L'emploi des personnes handicapées doit donc être une priorité, vous avez parfaitement raison. Pour agir en leur faveur, nous pouvons actionner plusieurs leviers : tout d'abord, les entreprises adaptées, issues du milieu ordinaire ; puis les entreprises ordinaires ; enfin les ESAT, c'est-à-dire le milieu protégé. Nous disposons ainsi de toute une palette de ressources pour l'emploi des personnes handicapées.

Ce qui doit vraiment nous animer, c'est la volonté de porter les personnes handicapées jusqu'à l'emploi ordinaire. Pour cela, nous disposons d'un moyen d'action : l'emploi accompagné. Nous prévoyons 5 millions d'euros en 2017 et 5 millions d'euros en 2018, complétés par des fonds de l'AGEFIPH – l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des handicapés – et du FIPHFP – le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique, les deux structures chargées de collecter les contributions des entreprises n'atteignant pas l'objectif d'employer 6 % de personnes handicapées.

Dans le privé, nous sommes à 3,5 % de travailleurs handicapés : trente ans après la fixation de l'objectif de 6 % par la loi du 10 juillet 1987 en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés, ce n'est pas satisfaisant, bien loin de là. Nous disposons donc là d'un important moyen d'action. Nous serons très attentifs à améliorer l'emploi des personnes handicapées par l'accompagnement non seulement des salariés mais aussi des entreprises.

Deuxième moyen d'action : l'apprentissage et la formation professionnelle. Nous avons lancé vendredi dernier, avec Muriel Pénicaud, ministre du travail, la grande concertation sur l'apprentissage. Seuls 1 % des jeunes handicapés sont en apprentissage. Il y a donc une vraie marge, et nous allons donc poursuivre notre action en vue d'améliorer l'emploi des personnes handicapées.

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