Monsieur le rapporteur général, nous sommes là au coeur du sujet. Certains secteurs d'activité ont été lourdement touchés par les décisions liées à la crise du covid-19. L'État les soutient, et c'est bien légitime. L'aéronautique, par exemple, a été sévèrement atteinte. Nous soutenons Airbus et ses 49 000 emplois, et je pense aux centaines de PME et TPE sous-traitantes de rang 1, 2 et 3, dont certaines sont établies dans le Cher. Le soutien à l'aéronautique représente 15 milliards d'euros, mais la viticulture française concentre 600 000 emplois directs. Ne mérite-t-elle pas tout autant d'être aidée??
Les mesures proposées dans ce troisième projet de loi de finances rectificative sont insuffisantes. Gilets jaunes, manifestations, grèves, taxe Trump : tout cela a sensiblement affaibli les ventes depuis deux ans. Ces derniers mois, la crise du covid-19 a été terrible pour les vignobles. Pour ceux de ma circonscription – qui sont à la vigne ce que le PSG est au foot : vous avez reconnu Sancerre et Menetou-Salon – , les ventes se décomposent ainsi : 48 % à l'export, et l'export s'est arrêté ; 43 % en cafés-hôtels-restaurants et en vente directe, et cela s'est arrêté aussi. Le calcul est vite fait : 91 % des ventes ont été stoppées pendant le confinement, alors que les charges étaient maintenues parce que, dans la viticulture comme dans l'agriculture, on travaille sur du vivant et que le vivant a continué de vivre pendant la crise du covid-19 !
Si nous n'améliorons pas le dispositif d'exonération pour le secteur de la viticulture, ce sont des milliers d'entreprises et des dizaines de milliers d'emplois qui sont menacés. Cette loi de finances rectificative est faite pour éviter cela. Allons donc au bout de la logique.