Chère collègue, vous rappelez la loi, adoptée en 2016, visant à lutter contre le système prostitutionnel. Je pense qu'il s'agit en effet d'une très bonne loi et je partage vos inquiétudes quant à sa mise en oeuvre. Vous ne pouvez cependant pas blâmer le gouvernement en fonctions puisque les conditions d'obtention de l'aide financière à l'insertion sociale et professionnelle à destination des ex-prostituées, qui constitue la principale dépense dans ce champ, ont été définies par votre gouvernement.
J'ai moi-même été alertée par des associations des difficultés d'obtention de cette aide, et j'ai indiqué, dans mon rapport spécial, qu'alors que le projet de loi de finances pour 2017 prévoyait l'attribution de cette aide à 400 personnes environ, elle ne devrait en réalité bénéficier cette année qu'à une trentaine de personnes. La secrétaire d'État nous a expliqué, en commission élargie, que les délais de mise en oeuvre des différentes instances et d'obtention des agréments pour les associations ont été plus longs que prévus. J'ajoute que ce dispositif génère, pour toute personne éligible, le bénéfice de droit du parcours de sortie. Ainsi, le niveau des crédits prévus m'apparaît à la fois suffisant et non bloquant si le nombre de bénéficiaires venait à augmenter plus que prévu.
Il me semble au demeurant que, comme pour l'aide à la réinsertion des migrants, ce ne sont pas des crédits supplémentaires qui manquent, mais bien un travail sur les critères d'obtention de cette aide et éventuellement sur l'identification des facteurs de blocage dans la procédure. L'avis est donc défavorable.