Il a été question du montant extrêmement faible du RSA – 545 euros par mois – , pour lequel aucune revalorisation d'ampleur n'est programmée, la dernière revalorisation dont il a fait l'objet ayant à peine compensé l'inflation. Par ailleurs, 1,2 million de personnes éligibles n'en font pas la demande, en raison de difficultés administratives, par manque d'accompagnement ou du fait de la stigmatisation que j'évoquais précédemment. Un pays riche comme la France ne peut se satisfaire de cette situation. Je rappelle que 9 millions de personnes y vivent sous le seuil de pauvreté : il faut absolument trouver une solution.
La France insoumise pense qu'il pourrait être intéressant d'établir ce que nous appelons une garantie dignité, d'un montant de 1 000 euros, qui permettrait à la fois de combler le problème du non-recours, avec l'instauration de l'automaticité, et de ramener les personnes concernées à un niveau de vie digne. La rupture avec le système actuel passerait donc : par la création d'un fonds de versement aux ayants droit hors recours, c'est-à-dire d'une nouvelle structure de l'État, qui verserait automatiquement le RSA ; par une revalorisation de ce dernier ; par sa transformation en garantie dignité, à hauteur de 1 000 euros par mois, afin que personne ne vive sous le seuil de pauvreté.
Je précise, pour éviter toute confusion, qu'il ne s'agit cependant pas de s'attaquer aux minima sociaux actuels : l'allocation aux adultes handicapés, l'allocation de solidarité spécifique, l'allocation pour demandeur d'asile, notamment, seront conservées.
Par le présent amendement, nous demandons un rapport pour chiffrer une telle mesure, dont le côté humain n'est plus à démontrer – la pauvreté est un enjeu fondamental dans l'accès à l'éducation, à la santé, à l'alimentation saine. En outre, d'un point de vue financier, il est économiquement plus intéressant et plus efficace que personne ne vive sous le seuil de pauvreté, compte tenu des effets de celle-ci dans les vies de nos concitoyennes et concitoyens.