Intervention de Damien Abad

Séance en hémicycle du mercredi 15 juillet 2020 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Si votre politique économique était réellement de droite, vous défendriez notre souveraineté économique, sanitaire, technologique et numérique. Nous vous jugerons sur votre capacité à vous opposer très clairement non seulement aux accords du Mercosur, mais aussi au CETA, l'accord économique et commercial global entre l'Union européenne et le Canada, qui menace directement notre souveraineté alimentaire et agricole.

Nous vous jugerons sur votre capacité à stopper ce mouvement de vente à la découpe de nos fleurons industriels français, tel Alstom. La réindustrialisation est la condition de la préservation de notre pays et de notre niveau de vie.

Si votre politique économique était réellement de droite, vous vous inquiéteriez de la dérive continue des dépenses publiques et de l'envolée de notre dette. J'ai bien entendu vos propos, monsieur le Premier ministre, sur le cantonnement de la dette covid. Mais cantonner la dette covid, comme le souligne à juste titre le président de la commission des finances Éric Woerth, c'est tout simplement l'illustration du vieux réflexe visant à cacher la poussière sous le tapis. Nous devons encore et toujours lutter contre le gaspillage de l'argent public : telle est la réalité.

Le deuxième pilier de notre feuille de route est une meilleure protection des Français face à la crise sociale et une plus grande justice sociale. Que ce soit sur l'approvisionnement de la population en masques, sur le dépistage massif ou sur la prise en charge de nos aînés dans les EHPAD, force est de constater que la gestion de la crise sanitaire a été plus que chaotique. Avec son rapporteur Éric Ciotti, nous le constatons tous les jours dans les travaux de notre commission d'enquête. J'ai le souvenir des déclarations du ministre de la santé et de son directeur général qui, au mois de mars, en pleine épidémie, nous expliquaient que le port du masque était inutile pour le grand public. Comment les Français peuvent-ils avoir confiance aujourd'hui, alors que l'on a fait de la France un cluster à ciel ouvert sans masques et sans tests ?

Hier, le Président de la République et vous, aujourd'hui, monsieur le Premier ministre, vous dites l'inverse et c'est tant mieux. Mais il a fallu attendre plus de trois mois pour prendre une telle décision. Et encore, elle ne s'appliquerait qu'au 1er août. Pourquoi attendre encore quinze jours, alors que la Belgique l'a imposée en quarante-huit heures et que nous avons confiné les Français en vingt-quatre heures ? Nous vous demandons de rendre cette mesure effective dès lundi, afin que le port du masque obligatoire soit généralisé dans les lieux publics clos.

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