Intervention de Valérie Rabault

Séance en hémicycle du mercredi 15 juillet 2020 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Monsieur le Premier ministre, il y a urgence, face à la crise économique qui fracture notre pays et qui risque de condamner de nombreux secteurs pendant de longues années ; face à la crise sociale qui découle de la crise économique et qui menace de gronder à la rentrée de septembre ; face à la crise écologique qui plus que jamais met en danger nos écosystèmes et bouleverse nos modes de vie.

Le confinement a mis en lumière les enjeux liés à la relocalisation de la production, à un changement de nos manières de nous déplacer, de travailler, de consommer. Pour un grand nombre de nos concitoyens, il a aussi agi comme un révélateur des inégalités de logement et de la précarité de ceux qui exercent des métiers exposés au coronavirus et qui ont été nos premiers de tranchée. Toutes et tous cependant ont exprimé un besoin de proximité, de solidarité et de République.

Dès lors, monsieur le Premier ministre, votre déclaration de politique générale aurait dû démontrer que le Gouvernement se mettait en mode « urgence ». Il n'en a rien été : vous avez décidé de prendre votre temps, un peu trop à mon goût, reportant à septembre ce qui peut être fait aujourd'hui et laissant de nombreuses questions sans réponse. Chaque jour perdu accroît la facture et la fracture dans notre pays.

Agir vite est une nécessité ressentie par toutes et tous, en France comme en Europe. Mercredi dernier la chancelière allemande, qui a pourtant la réputation d'être lente, déclarait devant le Parlement européen que nous ne pouvions pas perdre de temps et que la profondeur du déclin économique nous poussait à nous dépêcher. Il faut agir vite donc, en répondant aux trois urgences économique, sociale et écologique parce que ce sont elles qui conditionnent notre avenir commun. Pour être efficace, un plan de relance doit traiter ces trois urgences en même temps, sans les hiérarchiser. Or, monsieur le Premier ministre, ces urgences ne sont manifestement pas les vôtres.

Je voudrais tout d'abord parler de la situation de la jeunesse. Le Président de la République a beau avoir affirmé hier que la prochaine rentrée scolaire serait « la plus normale possible » et que tous les élèves seraient accueillis le 1er septembre, il ne s'est pas prononcé sur le modus operandi, ce qui est tout de même ce que les parents attendent. Il a affirmé la nécessité de la continuité pédagogique en cas de reprise de l'épidémie, sans là non plus en indiquer les modalités. Vous ne l'avez pas fait non plus. Et pourtant, c'est ce que nous attendions, ce qu'attendent les 12,4 millions d'élèves et leurs familles : savoir ce qui va se passer le 1er septembre !

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