Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission, madame la rapporteure spéciale, monsieur le rapporteur pour avis, chers collègues, notre politique de santé publique trouve une illustration et des moyens budgétaires dans la mission « Santé » du projet de loi de finances.
Au coeur du programme 204 se trouve la prévention, priorité des priorités de ce mandat dans le domaine sanitaire. En effet, la France a depuis longtemps une médecine curative de haut niveau, mais une politique de prévention insuffisante, en retard par exemple sur celle des pays d'Europe du Nord. Introduire la prévention dans l'ensemble des politiques publiques implique de revaloriser la médecine scolaire et la médecine du travail, de créer un service sanitaire chez les jeunes professionnels de la santé et d'amplifier la protection environnementale, l'éducation et la promotion de la santé à l'école. Cela suppose aussi – et nous vous en remercions, madame la ministre – de mener la politique volontariste que vous avez impulsée en matière de vaccination. Vous avez également annoncé des mesures visant à restaurer la confiance et à lutter contre les campagnes de désinformation menées contre les vaccins, en particulier sur internet.
Nous vous savons également gré de votre détermination dans le combat contre le tabagisme. Certes, l'efficacité de la dissuasion aurait été encore plus forte si l'augmentation du prix avait été organisée en une ou deux fois seulement, plutôt qu'en cinq ou six occasions, même si l'on aboutit au final, en 2020, au même prix : 10 euros.
Cette mesure, ainsi que plusieurs autres que vous déployez, permettront aux populations les plus vulnérables à l'addiction tabagique – les jeunes et les précaires – de s'orienter vers un sevrage de plus en plus accessible. Réjouissons-nous également de la taxe proportionnelle à la quantité de sucre dans les boissons sucrées, de l'amélioration de l'alimentation et de l'encouragement de l'exercice physique. Améliorer la santé sexuelle, réduire l'alcoolisme, dépister des maladies sexuellement transmissibles et divers cancers fait aussi partie de vos objectifs.
Le programme 183 comporte le dispositif de l'AME. Madame la ministre, notre groupe parlementaire soutient totalement votre défense courageuse de ce dispositif. Il y va de la solidarité, de l'éthique et de l'humanisme. Il y va aussi de la santé publique car laisser évoluer des maladies transmissibles représenterait un danger pour tous. Il y va enfin du pragmatisme : en effet, aucun médecin français n'accepterait de priver de soins un malade sous prétexte qu'il est étranger ; cela contredirait son serment et son éthique.
Dès lors, ces soins devraient-ils échapper à toute facturation ou comptabilité et creuser les déficits ? Bien sûr que non. De plus, différer ces soins n'aboutirait qu'à les rendre plus onéreux, du fait de la progression et de l'aggravation de la maladie. Cela ne signifie pas qu'il serait superflu de contrôler cette dépense, comme les autres dépenses de santé. La fluctuation de son montant, dans les années écoulées, a surtout été en relation avec la variation du nombre de bénéficiaires.
Je termine en saluant l'effort déployé en faveur des victimes de la Dépakine. L'indemnisation, gérée par l'ONIAM, deviendra plus simple et plus rapide, tandis que l'État en obtiendra le remboursement par le laboratoire en cause. Au total, le groupe La République en marche votera donc les crédits de cette mission.