Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du lundi 13 novembre 2017 à 22h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Madame le président, madame le ministre, madame le rapporteure spécial, monsieur le rapporteur pour avis, je voudrais concentrer mon propos sur l'AME.

En commission élargie, madame le ministre, je vous ai interrogée sur l'extension progressive du coût de ce dispositif permettant aux étrangers en situation régulière de bénéficier de soins gratuits. Je vous ai rappelé la position de notre groupe, parfaitement raisonnable : prévoir un droit de timbre pour éviter le tourisme sanitaire tout en conservant une aide pour les sans-papiers, afin de ne pas abandonner ces populations.

Notre pays est généreux, mais sa générosité a des limites. À sa création, en 2000, le budget de l'AME était de l'ordre de 75 millions d'euros. En 2016, il avait déjà décuplé, avec un taux de progression des dépenses de 38 % par an. Cette année, vous prévoyez 923 millions d'euros pour 2018, soit une petite progression de 13 %, après une augmentation de 852 millions en dix-huit ans. Quand prendrez-vous conscience que cette évolution est sans fin ?

En commission, madame le ministre, en réponse à mon argumentation, vous avez préféré le terrain des grands principes et toisé de haut nos arguments en tentant de les discréditer. En effet – je m'en suis rendu compte de mes propres yeux en me rendant dans des centres d'accueil – , le téléphone portable est le premier outil d'un clandestin, comme le montrent de nombreux articles publiés dans des magazines franchement peu susceptibles de phobie anti-migrants, comme Marianne. Je vous alertais sur le fait que, si les clandestins peuvent acquitter le prix du forfait d'un téléphone portable, ils sont en mesure de participer à leur protectionsociale.

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