Intervention de Olivier Becht

Séance en hémicycle du mercredi 15 juillet 2020 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

Je ne pense pas que vous vous soyez senti visé par les propos que je viens de tenir, mon cher collègue…

Monsieur le Premier ministre, nous serons de ceux qui considèrent que, malgré la crise, il y a non seulement un espoir mais également un chemin que nous pouvons emprunter pour que notre pays sorte plus fort de l'épreuve. Nous vivons la fin d'un modèle économique, social et environnemental, un modèle qui ne tourne plus rond depuis quelque temps déjà : voilà près de deux décennies que nous voyons s'aggraver les inégalités, les différences de richesse, la déconnexion entre l'économie réelle et l'économie financière et, surtout, les dérèglements climatiques qui bouleversent la planète. Nous pensons qu'il est possible de rendre l'espoir à nos concitoyens pour peu que l'on retienne trois priorités.

La première concerne, bien évidemment, la relance économique. Vous l'avez dit, le plan de 100 milliards d'euros permettra de relancer la machine, non pas comme auparavant, mais d'une manière nouvelle, en profitant de la crise pour transformer notre appareil productif. Il s'agit, grâce à un New Deal vert, de modifier les modes de production dans l'industrie, dans l'artisanat, dans l'agriculture, dans l'économie maritime, de telle façon qu'à la sortie de la crise, nous nous acheminions vers une économie totalement décarbonnée et des produits 100 % recyclables. Pour cela, il faudra mobiliser tous nos efforts en matière de développement, de recherche, d'innovation, de technologie – la France est un vivier dans ces domaines.

Nous pensons qu'il faut, à cette fin, mettre l'ensemble des forces de la nation à contribution. Concernant les 100 milliards d'euros, à la mobilisation des fonds européens, des fonds nationaux, des fonds des collectivités locales, il serait intéressant d'ajouter l'épargne privée, autrement dit des « fonds citoyens ». Nous sommes d'accord avec nos collègues du groupe du Mouvement démocrate et apparentés – et avec vous-même, monsieur le Premier ministre, puisque vous avez évoqué ce point dans votre intervention – sur la nécessité de la participation et de l'intéressement. Mais nous pensons qu'il serait également bon de faire participer les citoyens eux-mêmes, de mobiliser l'épargne privée pour qu'elle soit investie dans le capital des entreprises et d'associer ainsi les citoyens à la création de la richesse.

Le nouveau modèle que nous appelons de nos voeux implique que nous restions ouverts sur le monde, que nous définissions de nouveaux partenariats à la fois avec nos amis européens, mais également avec nos amis africains, puisque l'Afrique sera le continent de la croissance du XXIe siècle.

Il nous faudra donc, pour construire ce modèle économique, mobiliser toutes les énergies, aussi bien celles des entrepreneurs que celles des salariés.

La deuxième priorité touche évidemment à la solidarité. Dans cette crise économique et sociale, qui sera, j'y insiste, l'une des plus violentes de l'époque moderne, nous devons faire en sorte de ne laisser personne au bord de la route. Vous l'avez dit, monsieur le Premier ministre, il va falloir inventer un nouveau contrat social, faire en sorte que la logique ne soit pas simplement assurantielle mais également universelle. Vous l'avez proposé pour les retraites, et nous l'avons déjà voté pour la dépendance, devenue la cinquième branche de la sécurité sociale – qu'il faudra étendre au handicap. Voilà ce que nous souhaitons en matière de solidarité.

Au-delà, il est nécessaire d'inventer de nouveaux outils – nous pensons notamment au socle citoyen,

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