Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, il y a moins de trois gynécologues médicaux en France pour 100 000 femmes, 65 % d'entre eux ont plus de 60 ans et approchent de l'âge de la retraite, treize départements n'en ont même aucun. Dans certains territoires, il faut parfois attendre plus d'un an pour obtenir un rendez-vous. Telle est la réalité pour la santé des femmes en France. Il en va de même pour la gynécologie obstétrique, comme en témoignent les fermetures de maternité pour cause de pénurie de médecins. L'Institut national du cancer indique par ailleurs que 61 % des nouveaux cas de cancer chez la femme sont des cancers gynécologiques.
Derrière ces chiffres se dévoilent autant de femmes de tout âge qui n'ont pas ou plus de suivi, de prévention et de dépistages précoces, qui devraient les accompagner tout au long de leur vie. Rappelons-nous que la spécialité de gynécologie médicale avait été supprimée en 1987. Et si, depuis la recréation du diplôme en 2003, le nombre de postes d'interne ouverts en gynécologie médicale a connu une augmentation sensible, passant de vingt en 2003 à quatre-vingt-deux en 2019, notre pays compte encore aujourd'hui moins de 1 000 gynécologues médicaux pour 30 millions de femmes.
Monsieur le ministre, en période d'épreuves classantes nationales, mais surtout dans l'optique des années à venir, quelles mesures concrètes allez-vous prendre pour combler ce gouffre et s'atteler sérieusement à la formation en nombre de gynécologues médicaux ? Il s'agit d'un enjeu de santé public majeur, il s'agit de la vie des femmes et des jeunes filles françaises.