Nous sommes amenés, après l'échec de la commission mixte paritaire, à nous prononcer de nouveau sur le projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2019.
S'il s'agit d'un exercice formel, technique, il est malgré tout possible d'en extraire une dimension politique, essentielle et qui prend tout son sens dans la période actuelle.
En nous plaçant sur ce terrain, nous sommes amenés à rejeter ce texte, comme en première lecture. La raison est simple : nous pensons que la politique budgétaire menée depuis deux ans et en particulier en 2019 a été néfaste à notre pays, l'empêchant d'aborder la crise sanitaire actuelle dans de bonnes conditions.
Depuis deux ans et demi, vous n'avez cessé de pressurer l'État, de réduire la portée de son action avec, je le rappelle une nouvelle fois, la baisse de la norme de dépenses pilotables. Tous les services publics y sont passés : école, hôpital, Pôle emploi. Ce sont pourtant sur ces services publics essentiels que nous nous sommes appuyés durant la crise que nous avons traversée, et qui n'est sans doute pas terminée.
Vous avez, par votre action au long cours, notamment par le budget pour 2019, dégradé les capacités de notre pays à faire face à la crise sanitaire et économique actuelle.
Vous avouez aujourd'hui à demi-mot certaines erreurs. Puisque vous découvrez qu'on ne peut pas priver l'hôpital de 1 milliard d'euros chaque année sans le dégrader, vous allez essayer de vous rattraper – même si je doute que cette session de rattrapage soit suffisante.