Monsieur le Premier ministre, c'est à l'arrachée qu'un accord a été trouvé tôt ce matin entre les vingt-sept pays de l'Union européenne sur un plan destiné à soutenir nos économies durement affectées par l'épidémie de covid-19. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait initialement préconisé le montant de 500 milliards, mais l'égoïsme des quatre pays dits « frugaux », les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark et la Suède, a finalement limité l'ambition à 390 milliards, assortis, qui plus est, de nouveaux rabais sur les contributions de ces quatre pays radins.
La vigilance doit être de mise, en dépit de la satisfaction de voir l'Allemagne, longtemps alignée sur cette dévastatrice position de rigueur budgétaire, se convertir enfin à l'idée d'une nécessaire relance de l'économie européenne et d'une indispensable mutualisation de la dette.
On peut également déplorer que cet accord s'accompagne de contreparties négatives, comme les coupes sèches sur les budgets de la santé, de l'agriculture, du numérique, de la recherche ou d'Erasmus, et n'explore toujours pas l'idée de ressources propres à l'Union européenne, comme un impôt sur les multinationales ou une taxe sur les transactions financières.
Saluons toutefois cette avancée vers une Europe plus solidaire et espérons que l'Union européenne n'exigera pas de nouvelles réformes structurelles en contrepartie, dans les prochains mois. Pouvez-vous, monsieur le Premier ministre, nous détailler les projets qui bénéficieront de ce plan, au bénéfice de tous les Français ?